Il Volantino
Europeo n°19
Janvier 2008
Bulletin internautique de
l’Association Piotr-Tchaadaev
Détail d’un paysage d’Emile Stahl (Alsace, 1847-1938)
Editorial
La langue allemande, pour
souhaiter la bonne année, use volontiers de l’expression « einen guten Rutsch
ins neue Jahr », une bonne glissade dans la nouvelle année.
Est-ce en souvenir d’époques où les hivers étaient plus rigoureux ? La
glissade en 2008 est maintenant chose faite, et nous espérons que tout le monde
s’en est à ce jour bien remis…
Depuis notre dernier
rendez-vous, peu avant les fêtes de fin d’année, l’actualité a été tout sauf
réjouissante, l’inventaire en est hélas superflu.
Ne parlons pas des choses qui
fâchent, disait-on volontiers en France, vraisemblablement était-ce bien avant
Mai 68. Une bienséance petite-bourgeoise, héritière lointaine et mesquine de
celle du théâtre classique dont s’enorgueillit notre pays, voulait qu’on
s’abstînt, surtout à la fin de repas copieux et arrosés, d’aborder politique et
religion.
Mais celles-ci ne sont-elles pas
en train de se bouffer le nez partout dans le monde - avec des intensités
certes variables - alors pourquoi les éviter, surtout en paroles ?
Parlons donc des choses qui
fâchent, aurions-nous envie de dire en ce début d’année. Et la psychiatrie,
tout comme la psychanalyse, en font
partie.
Notre prochaine rencontre les 8 et mai 2008 à Budapest sera donc
l’occasion de nous confronter, parmi d’autres sujets, à la question des droits des patients dans
une société qui les exclut de plus en plus, d’Est en Ouest et du Nord au Sud.
Notre « fâcherie » sera-t-elle entendue ? Si nous
l’argumentons solidement et sans emportements polémiques, nous pouvons
l’espérer. Tel est aussi l’un des enjeux du 5ème « Divan sur le Danube », où
nous vous attendons nombreux(ses) et
déterminé(e)s.
« Un
Divan sur le Danube »
Association Piotr-Tchaadaev (Versailles)
N° FMC Piotr-Tchaadaev 11 78 0511778
Association des Médecins
francophones de Hongrie (Budapest)
Société Hongroise de Psychiatrie
(Budapest)
Avec le soutien du Service de Coopération et d’Action culturelle
de l’Ambassade de France en Hongrie
V° Colloque centre et
est-européen de psychiatrie et de psychanalyse
Budapest, 8 & 9 mai 2008
Jeudi 08 mai 2008 – Clinique
Psychiatrique de l’Université Semmelweis de Budapest, 1085 Budapest, Balassa utca 6., Tel.: 210-0330
(M° Klinikak) www.semmelweis-medizinstudium.org
10 heures : visite de
11 heures : Table ronde avec tous les participants présents
12 heures 30 – 14 heures 30 : déjeuner
14 heures 30 – 18 heures : exposés et discussions
Daniel LEMLER (France) Bases
conceptuelles d’une psychothérapie psychanalytique des psychoses //
Laszlo TRINGER (Budapest) Les conséquences psychiatriques des réformes
de 2007 en Hongrie //
Vendredi 09 mai 2008 – Institut
français de Budapest, Fő utca, 17. - 1011 Budapest Tél: (00 36) 1 489 42 00 (M° Batthyanyi ter) www.inst-france.hu
09
heures : accueil des participants
09 heures 30 – 11 heures : première partie
Daniel ZAGURY (France) //
Daniel LEMLER (France) N’être
victime //
Robert KESMARSZKY, Dr HANTOS
(Hongrie) Aspects des relations
médecin-avocat //
Alexandre NEPOMIACHTY
(France) Devoirs et obligations
du patient et du médecin
11 heures 30 – 13 heures : deuxième partie
Lorenzo TORESINI (Italie) // Ivan MAGYAR (Budapest)
Grazia MIRANTE, Piero CIPRIANO (France, Italie) Curare o
legare ? (Soigner ou lier ?) //
13 heures – 13 heures 30 : conclusions et synthèse
Le scandale Sarajevo
« …Malheureusement, je
crains de ne pas être capable d’expliquer sur un mode objectif, et non pas
partial, à un lecteur étranger pourquoi on fait ici la guerre. Probablement, on
la fait comme toutes les autres guerres, pour la conquête de territoires et
pour les pillages. Mais pourquoi sont-ils en train de bombarder une ville d’un
demi-million d’habitants du matin au soir depuis les montagnes proches, à cette
question je n’ai aucun ‘probablement’… ».
(Nenad Velickovic, Il diario di Maja, Roma, Editori Riuniti, 1995)
Je vous demande pardon si je vous
parle de Sarajevo, est le
titre italien d’un recueil d’essais de Marko Vesovic,
intellectuel d’origine monténégrine, résistant contre les fascistes
serbo-bosniaques durant le siège de la capitale de
Sarajevo, un des cœurs vivants de l’Europe, a subi un siège féroce, le
plus long de l’histoire du 20ème siècle (1325 jours, plus long que
le siège de San Leningrado),
dans l’Europe de l’après 89 marquée par l’effondrement du ‘socialisme
réel’ ; par l’effort étatsunien (réussi) d’éviter la soudure Union
Européenne - Russie ; par des transitions très rapides et violentes vers
le capitalisme ; et par les renaissances consécutives de fantômes que l’on
croyait ensevelis (nationalismes/fois aveugles et aliénantes/redécouvertes de
‘racines’ rageuses et souvent inventées) et qui, au contraire, alimentés par la
crise économique sont ressuscité de manière impérieuse. Tito avait tenté de
masquer les différences entre les peuples de sa Yougoslavie sous le slogan
volontariste ‘unité et fraternité ‘, avec un succès partiel durant les
années où il était au pouvoir, mais qui s’est résolu dans l’horreur des années
90, en une sorte de contrepied. La mort de Tito a été la mort d’un père et
celle d’un projet imposant, qui avait
peu à voir avec les cries des autres régimes ‘socialistes’. Si aujourd’hui encore,
à Sarajevo comme ailleurs sur les terres de l’ex-Yougoslavie, les gens comme il
faut, jeunes et vieux, fleurissent les statues du Maréchal, cela veut dire que
quelque chose de bien s’était passé entre 1945 et 1980 : non pas de
simples nostalgies (même si une ‘yougonostalgie’
existe), mais une reconnaissance politique. Autrement dit : si les
dignitaires de Tito sont presque tous devenus des nationalistes acharnés dans
les nouvelles nations nées, il ne faut pas oublier les hommes et les femmes du
projet titiste.
De la ‘flamme olympique’ de 1984 à ‘Sarajevo en flammes’ de 1992,
suggère efficacement Enver Hadzihomerspahic,
intellectuel de la ville : c’est ainsi qu’en huit ans s’est consumé le drame du
pays des Slaves du Sud, de la splendide ville olympique (« la plus belle
ville du monde », en 1984, disent les Bosniaques) au lieu de la mort
obscène de faim, de soif, de froid, et à cause de la stupidité infaillible des
francs-tireurs. L’Europe en difficulté
et l’ONU, déjà en crise à cause de
Les médias font le reste : si un pirate de la route ou un assassin
est d’origine étrangère, la stigmatisation est immédiate, avec les effroyables
cas limites de Novi et d’Erba***, et celui opposé du
maçon bosniaque Dragan Cigan, noyé dans le Piave le
22 juillet après avoir sauvé deux enfants (« …l’héroïsme ne connaît pas de
barrières ethniques… », a-t-on dit, ou encore même un Bosniaque peut accomplir des actes nobles ; et les
héros, mais pas les hommes, son tous égaux…).
A l’intérieur de ce développement, mais en plus complexe, se situe le
cas yougoslave : des peuples divers s’étaient retrouvés sous le manteau
protecteur de Tito qui, en bon ‘habsbourgeois’ qu’il était, a promu une
idéologie capable de faire se sentir yougoslaves les Serbes, les Croates, les
Slovènes et les Musulmans, sans oublier
les Albanais du Kosovo, les Hongrois de Voïvodine, les Italiens d’Istrie, etc.
Il n’est pas possible d’aborder complètement ce thème (confins orientaux de
l’Italie, fascisme et différents massacres des foibe*) dans le cadre présent, mais nous pourrons y revenir. Quelque chose couvait toutefois sous les cendres et si le 68 tchécoslovaque
fut un ‘printemps’ socialiste et libertaire (syntonie entre un groupe dirigeant
et son peuple), le 68 yougoslave, qui vit aussi une dissension marxiste et
internationaliste, minoritaire et rapidement réduit au silence, a pris surtout
des couleurs nationalistes : par exemple,
le ’printemps de Zagreb’ en 1971 fut un premier mouvement fort en ce
sens, précédé et suivi de revendications de la part des Musulmans et des
Albanais du Kosovo, avec un sentiment général de malaise.
L’année
(Photographies : Jean-Yves Feberey,
janvier 2005)
A ce point de l’analyse intervient le scandale, dans le sens littéral
de ‘pierre d’achoppement’, de Sarajevo, un scandale qui a été contourné et qui
aujourd’hui encore ne parvient pas à susciter pensée et réflexion, mais
seulement des actions marécageuses et des empêchements ultérieurs. Pour les
raisons que j’ai citées plus haut, les guerres yougoslaves n’ont pas été lues
sur un mode critique, ce qui a provoqué l’ethnicisation
des interprétations du conflit, avec les prises de parti consécutives des
parrains respectifs : la grande mère Russie s’est reconnue dans la partie
orthodoxe (la majeure partie des Serbes est orthodoxe), en même temps que des
puissances historiquement liées à
A Sarajevo, comme dans d’autres villes développées de culture
antifasciste (5) et dans de nombreuses zones de
Cela n’a pas de sens de le parcourir à nouveau, mais seulement de
préciser en quoi consiste le ‘scandale’ inécouté de Sarajevo. Le scandale se
produit ou est produit par les circonstances historiques, sous l’effet de
dynamiques internes et entièrement humaines, et bientôt déborde afin qu’une
civilisation puisse l’affronter, le comprendre et le dépasser, grandissant
grâce à lui et grâce à la défaite de ce qui l’a déterminé : nous ne sommes
pas très loin de ce que Machiavel définissait comme une ‘occasion’. Sarajevo
comme scandale/occasion pour l’Europe de pouvoir vraiment s’unifier, de choisir
une voie pour sortir de l’assujettissement à la puissance militaire étasunienne
et aux puissances économiques émergentes (le double assujettissement
d’aujourd’hui, le rouleau-compresseur sino-étatsunien). Ceci ne s’est pas
réalisé : loin d’avoir un minimum de vison commune, les différentes
puissances européennes ont rivalisé pour protéger chacune ses propres fidèles,
dans une optique mafieuse, allant jusqu’à remettre les clés de la résolution du
conflit à l’intervention étatsunienne (1995, Clinton fait sortir les Etats-Unis
de l’impasse isolationniste). Pour éviter toute équivoque : les solutions
aux conflits doivent être pacifiques et la non violence peut être l’arme la
plus efficace pour changer le cours de l’histoire. Mais que faire quand le
fascisme avance, qu’il capture les esprits et les hommes, pratique la politique
de la terre brûlée, viole et déplace les populations. Mais que faire quand la ville antiethnique par excellence est soumise à un siège médiéval
et hypermoderne, quand les francs-tireurs font feu sur des hommes et des
femmes qui font la queue près d’une
fontaine pour y prendre l’eau que les agresseurs avaient enlevée des robinets,
quand les obsèques des morts de la veille deviennent des cibles ? La
non-violence ne peut que s’armer. Si elle devenait absolue, elle deviendrait
l’une des tromperies idéologiques dont nous subirions les assauts. L’Union
européenne et ses mille visages, e l4ONU, sont mortes ensemble à Sarajevo, dans
l’indécision ou en prenant des décisions précipitées, dans l’incapacité
qu’elles étaient de comprendre, ou au contraire en en ayant compris trop (que
Le scandale de la guerre en Bosnie-Herzégovine parle de notre barbarie
ordinaire. Une jeune et belle artiste bosniaque, Sejla
Kameric, a tapissé les murs de Sarajevo de son image
sur laquelle étaient retranscrites les paroles qu’un ‘casque bleu’
hollandais avait graffitées sur le mur
de sa caserne près de Srebrenica : ‘Edentée ? Moustachue ? Et
quelle odeur de merde ? C’est une jeune fille bosniaque…’. Dans ce mépris,
on trouve toute l’horreur (purement européenne, de notre ‘civilisation supérieure’)
de cette guerre. De cette horreur, il convient d’en faire les comptes, de
commencer à la penser. Comme ont fait et continuent à le faire les femmes, otrthodoxes et musumlmanes, de la
‘Coopérative Ensemble’ de Bratunac, près de
Srebrenica : production et commercialisation de fruits ds
bois et de leurs dérivés (confitures, sirops), assemblées pour comprendre et
décider, dépassement dans les faits de la haine accumulée dans les années
passées, et cette ‘amnistie sans amnésie’ qu’Adam Michnik
avait fait appliquer dans
Gianluca Paciucci
(Genova)
Paru dans Guerre&Pace,
Milan, octobre 2007
http://www.mercatiesplosivi.com/guerrepace/index.html
*Les foibe
sont des gouffres karstiques du Nord-Est de l’Italie, où les partisans de Tito
assassinèrent des Italiens à la fin de
**Traduction littérale. En italien, « corre
buon sangue » est une
métaphore qui exprime la bonne entente entre des personnes : on pourrait
dire que certains, dans ce contexte, sont ‘copains comme cochons ‘. Nous
serions toutefois tentés de traduire ‘sauvagement’ qu’il y a en tout cas du
mauvais sang à se faire…
*** Novi Ligure, fait divers particulièrement horrible survenu en 2001
http://www.repubblica.it/2004/k/sezioni/cronaca/noviomar/noviomar/noviomar.html ;
Erba, autre fait divers épouvantable remontant à janvier 2007
http://www.repubblica.it/2007/01/sezioni/cronaca/erba-2/erba-2/erba-2.html
**** Au début de 2004 ont été commis des actes de torture, des viols et
des meurtres contre des prisonniers à la prison d’Abou Ghraïb
en Iraq, par des agents de la 372ème compagnie de Police militaire
des Etats-Unis.
http://en.wikipedia.org/wiki/Abu_Ghraib_prisoner_abuse
Fallujah : la deuxième bataille de Fallujah,
menée par les Américains et les forces de sécurité irakiennes contre les
insurgés irakiens du 7 novembre au 23 décembre
***** Au risque de fâcher, rappelons que cette
participation croisée n’était pas exceptionnelle dans
l’Algérie d’avant l’indépendance. Le dire n’est en
rien un plaidoyer pour le colonialisme.
****** La ville croate de Vukovar est entièrement
détruite en novembre 1991 après trois mois de siège par l’armée serbe.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Vukovar
Traduction et notes en français : Jean Yves Feberey
LO SCANDALO SARAJEVO
“...Purtroppo ho il timore di non essere capace di
spiegare in modo obiettivo, e non di parte, a un comune lettore straniero
perché qui si stia facendo la guerra. Probabilmente si fa come tutte le altre
guerre per la conquista dei territori e per i saccheggi. Ma perché stiano
bombardando una città di mezzo milione di abitanti dalla mattina alla sera
dalle montagne vicine, a questa domanda non ho nessun 'probabilmente'...”
(da Nenad Veličković, Il diario di
Maja, Roma, Editori Riuniti, 1995).
Chiedo scusa se vi parlo di Sarajevo, è il titolo dell’edizione italiana di una raccolta di saggi di Marko
Vešović, intellettuale di origini montenegrine, resistente contro i
fascisti serbo-bosniaci durante l’assedio della capitale della Bosnia
Erzegovina (1992–1995). Chiedo scusa anch’io, perché torno a parlarne convinto
che lì si sia giocata una partita decisiva, e ignorata, delle nostra storia
recente.
Sarajevo, uno dei cuori vivi
d’Europa, subì un assedio feroce, il più lungo della storia del Novecento (1325
giorni, più di quello portato a San
Leningrado), nell’Europa del dopo ’89 segnata dal crollo del ‘socialismo
reale’; dallo sforzo statunitense (riuscito) di evitare la saldatura Unione
Europea – Russia; da rapidissime e violente transizioni al capitalismo; e dalle
conseguenti rinascite di fantasmi che si credevano sepolti (nazionalismi/fedi
cieche e alienanti/riscoperta di ‘radici’ rabbiose e, spesso, inventate) e che
invece, alimentati dalla crisi economica, sono prepotentemente
risorti. Tito aveva tentato di nascondere le differenze tra i popoli nella
sua Jugoslavia sotto lo slogan volontaristico ‘unità e fratellanza’, con
parziale successo durante gli anni del suo potere risoltosi però nell’orrore
degli anni Novanta, per contrapasso. La morte di Tito fu la morte di un padre e
quella di un progetto imponente, che poco ebbe a che vedere con i crimini degli
altri regimi ‘socialisti’. Se ancora oggi, a Sarajevo come altrove nelle terre
della ex Jugoslavia, le persone perbene (vecchi e giovani) portano fiori alle
statue del Maresciallo vuol dire che qualcosa di buono era accaduto dal 1945 al
1980: non semplici nostalgie (una 'jugonostalgia' pure esiste), ma
riconoscimento politico. Tanto per capirci: se i gerarchi di Tito sono
pressoché tutti diventati nazionalisti accaniti nelle nuove nazioni nate, sono
gli uomini e le donne del progetto titoista a non dimenticare.
Dalla ‘fiamma olimpica’ del 1984,
alla ‘Sarajevo in fiamme’ del 1992, suggerisce efficacemente Enver
Hadžihomerspahić, intellettuale sarajevese: è così, in otto anni si
consuma il dramma del Paese degli slavi del sud, dalla splendida città olimpica
(“la più bella città del mondo”, nel 1984, dicono i bosniaci) al luogo della
morte oscena per fame, per sete, per freddo, e per la stupida infallibilità dei
cecchini. L’Europa in difficoltà e l’O.N.U., già in crisi per
Interno a questa vicenda, ma più
complesso, è il caso jugoslavo: popoli diversi si erano venuti a trovare sotto
il manto protettivo di Tito che, da buon 'asburgico' qual era, promosse
un'ideologia capace di far sentire jugoslavi i serbi, i croati, gli sloveni e i
Musulmani, oltre agli albanesi del Kosovo, agli ungheresi della Vojvodina, agli
italiani dell'Istria etc. - in questa sede è impossibile affrontare
compiutamente questo tema (confini orientali dell'Italia, fascismo e foibe), su
cui si potrà tornare. Ma qualcosa covava sotto la cenere e così se il '68
cecoslovacco fu una 'primavera' socialista e libertaria (sintonia tra un gruppo
dirigente e il suo popolo) quello jugoslavo, che vide anche un dissenso marxista
e internazionalista, minoritario e presto messo a tacere, si colorò soprattutto
di tinte nazionaliste: ad esempio la cosiddetta 'primavera di Zagabria' del
1971 fu un primo forte movimento in questo senso, anticipata e seguita da
rivendicazioni di parte dei musulmani e degli albanesi del Kosovo, e da un
sentimento generale di disagio.
Fu il
A questo punto dell'analisi
interviene lo scandalo, nel senso letterale di 'pietra d'inciampo', di
Sarajevo, uno scandalo che è stato aggirato e che ancora oggi non riesce a
produrre pensiero e riflessione, ma solo azioni paludose e ulteriori
impedimenti. Per le ragioni che ho più sopra citato, le guerre jugoslave non
sono state lette in modo critico e ciò ha provocato l'etnicizzazione delle
interpretazioni del conflitto, con le conseguenti 'scelte di parte' dei
rispettivi padrini: la grande madre Russia si è riconosciuta nella parte
ortodossa (la maggior parte dei serbi lo è) insieme a potenze storicamente
legate alla Serbia (come
A Sarajevo, come in altre città
sviluppate di cultura antifascista (5) e in non poche zone della Bosnia
Erzegovina, le separazioni indotte non riuscirono a far breccia: la città viene
comunemente detta 'multietnica' e definita la 'Gerusalemme d'Europa', ma credo
sia più giusto dirla 'antietnica', nel senso che la cittadinanza prevaleva su
qualsiasi appartenenza. Segnali di questa antietnicità (o aetnicità) erano, e
in parte ancora sono, i numerosissimi matrimoni misti, l'orgoglio della 'raja'
('compagnia', cui appartengono i veri sarajevesi), il fatto che tutti
partecipavano alle feste religiose di tutti e a quelle laiche; e quel cimitero
nel quartiere di Bare, costruito nel 1965 ad anfiteatro adagiato su una
collina, con nella piazza centrale cinque cappelle rispettivamente per i
cattolici, gli ortodossi, gli islamici, gli ebrei e gli 'altri' (di altre fedi,
oppure atei), ma strutturalmente legate come cinque amici, ognuno con le
braccia sulle spalle dell’altro. Sarajevo reagì alla guerra scoppiata nel resto
della Jugoslavia con paura e con incredulità, e in fondo con la certezza che
mai una cosa come quelle successe a Vukovar sarebbe accaduta in
Bosnia-Erzegovina, Jugoslavia in scala ridotta, terra d'intrecci. Le bandiere
dell'incredulità, insieme a quelle jugoslave e a ritratti di Tito, vennero
portate il 6 aprile del
Non ha senso qui ripercorrerlo, ma
solo precisare in cosa consista l'inascoltato 'scandalo' di Sarajevo. Lo
scandalo si produce nelle o ci viene dato dalle circostanze storiche, per
dinamiche interne e interamente umane, e presto deborda affinché una civiltà
possa affrontarlo, coglierlo e andare oltre, crescendo grazie ad esso e grazie
alla sconfitta di ciò che lo ha determinato: non siamo lontani da quella che
Machiavelli definiva 'occasione'. Sarajevo come scandalo/occasione per
l'Europa, per potersi veramente unificare, per poter scegliere una via d'uscita
all'assoggettamento alla potenza militare statunitense e a quelle economiche
nascenti (il doppio assoggettamento dell'oggi, lo schiacciasassi
sino-statunitense). Questo non accadde: lungi dall'avere un minimo di visione
comune, le varie potenze europee gareggiarono a proteggere ciascuna i propri
fedeli, in un'ottica mafiosa, fino a consegnare le chiavi della risoluzione del
conflitto all'intervento armato statunitense (1995, Clinton fa uscire gli USA
dall'impasse isolazionista). Per evitare qualsiasi equivoco: le soluzioni dei
conflitti devono essere pacifiche e la non violenza può essere l'arma più
efficace per cambiare il volto della storia. Ma cosa fare quando il fascismo
avanza, cattura teste e uomini, fa terra bruciata, stupra e sposta popolazioni;
ma cosa fare quando la città antietnica per eccellenza viene sottoposta a un
assedio medievale e ipermoderno, quando cecchini sparano su uomini e donne in
fila a una fontana per prendere l'acqua che gli aggressori avevano
preventivamente tolto dai rubinetti, quando vengono centrati funerali dei morti
del giorno prima? La non violenza non può che armarsi. Se essa si facesse
assoluta, diverrebbe uno dei tanti inganni ideologici da cui subire assalti.
L'Unione Europea e i suoi mille volti, e l'ONU, morirono entrambe a Sarajevo,
nell'indecisione o nelle decisioni affrettate, nell'incapacità di comprendere o
nell'aver capito troppo (che
Quando a questo secondo atteggiamento si uniscono tesi volte a puntare il
dito sulla 'violenza degli aggrediti', le cose proprio non tornano: a dare
fastidio è la 'violenza delle vittime', o meglio la 'trasformazione delle
vittime in combattenti', che non offre più la possibilità di soccorrere con
misericordia ma che pone davanti alla scelta tragica della partecipazione.
Leggetevi inoltre qualche ricostruzione di ciò che accadde a Srebrenica (7) e
troverete giustificazionismi, distinguo, e la truffa suprema: tutti hanno
sofferto in quella guerra! Una falsa verità: perché se è vero che questa
è stata una 'guerra contro tutti i civili' (una bambina serba non ha sofferto
meno di una croata o musulmana o ebrea...), usare questo dato politicamente per
giustificare gli ideatori/realizzatori principali del crimine è disonesto. Provate
a sostenere questa tesi, e giù accuse (da sinistra, ma paraleghiste e bushiane,
in fondo) di filoislamismo, etc. Per
uscire da questo fango, propongo un cambio di parametri basato sulla necessaria
distinzione tra un leader e la sua cricca, da un lato, e il suo popolo
dall’altro (indimenticata lezione di Bruno Morandi), in guerra come in
pace, in democrazia come in dittatura: questo impedirebbe di colpire
terroristicamente il popolo per colpire i suoi leader, e di usare
generalizzazioni del tipo 'i serbi hanno ucciso/sterminato, etc.', al posto di
un più giusto 'i fascisti serbi...o quelli croati, musulmani, etc.'; e sulla
introduzione della discriminante antifascista come metodo di lettura di
ogni situazione, l’eterno e ben insediato fascismo di dio/patria/famiglia da ‘difendere’ contro i nemici esterni e
interni, il più delle volte creati ad arte. Milošević non è mai stato un
combattente anti-imperialista, ma un socialnazionalista, principale
colpevole (personalizzo per brevità) del disastro jugoslavo e della spaventosa
crisi di tutti quei popoli, aiutato dal suo degno compare croato Tuđman, e
dagli estremisti islamici (ce n'erano e ce ne saranno sempre di più, non come
causa ma come conseguenza del conflitto in Bosnia-Erzegovina, e degli altri
conflitti planetari) (8), in un contesto europeo e planetario che ha fatto
della guerra l'unico 'mezzo di risoluzione delle controversie internazionali',
vera ragione della politica.
Della nostra comune barbarie, parla lo scandalo della guerra in
Bosnia-Erzegovina. Una giovane e bella artista bosniaca, Šejla Kamerić,
tappezzò i muri di Sarajevo con la sua immagine con sopra riportate le parole
che uno dei 'caschi blu' olandesi graffiò su una parete della sua caserma nei
pressi di Srebrenica: 'sdentata?, baffuta?, e che puzza di merda? E' una
ragazza bosniaca...'. In questo disprezzo tutto l'orrore (tutto europeo, della
nostra 'civiltà superiore') di quella guerra. Con questo orrore occorre
cominciare a fare i conti, occorre cominciare a pensarlo. Come hanno fatto e
stanno facendo le donne, ortodosse e musulmane, della 'Cooperativa Insieme' di
Bratunac, vicino a Srebrenica: produzione e commercializzazione di frutti di
bosco e derivati (marmellate, sciroppi), assemblee per capire e per decidere, superamento nei fatti dell'odio
accumulato negli anni passati, e quell' 'amnistia senza amnesia' che Adam
Michnik fece applicare nella Polonia postcomunista e prima dell'avvento dei
gemelli Kaczinsky. Ma non credo che solo dal basso possano arrivare le
soluzioni, perché l'alto decide e determina i destini delle nazioni e dei
popoli. L'alto in Bosnia-Erzegovina è oggi occupato dalle polemiche tra i
leader politici delle due entità (9) sulla riforma della polizia (nel tentativo
di unificarla), sulla gestione della memoria (in particolare dopo la sentenza
del 26 febbraio 2007 emessa dalla Corte Internazionale di Giustizia che
scagiona
Gianluca Paciucci (Genova)
Guerre&Pace, Milano, ottobre 2007
(1) A questo proposito hanno scritto importanti
articoli William Bonapace (“I Balcani dopo la tempesta. Guerre, miseria e
globalizzazione nel Sud-Est europeo”, Giano, n. 45, dicembre 2003), Claudio
Marta (“ Jugoslavia: per un ripensamento critico. Paradigmi della
etnicizzazione e interpretazioni capziose delle guerre ”, Giano, n. 51,
novembre 2005) e Zaira Tiziana Lofranco (“ Bosnia-Erzegovina 1992-1995: analisi
d'un conflitto 'etnico' e d'un intervento 'umanitario' ”, ib.).
(2) In Negri, Antonio, Goodbye, Mr. Socialism,
Milano, Feltrinelli, 2006.
(3) Qui la storia fa un salto indietro di secoli, e ci
riporta all'Europa delle guerre di religione che si conclusero nella
costatazione dell'impossibilità dell'eliminazione totale di uno dei contendenti
e nell'invenzione della tolleranza (una linea che trionfa nello Spinoza
celebrante la sua Amsterdam del Seicento, trionfo dei traffici intercomunitari
e della 'neutralità' del denaro) e nell'esportazione del proprio modello nel
resto del pianeta, in cambio di ricchezze razziate.
(4) La mancanza di autonomia politica dei cittadini
jugoslavi e le forti differenze tra campagne (isolate e inaccessibili, in un
Paese vasto e poco antropizzato, dotato di una rete viaria insufficiente) e
città (sviluppate e governate da élite universaliste) sono tra i principali
errori da attribuire a Tito e al suo regime.
(5) Come Tuzla, la prima città europea liberatasi dal
nazifascismo, nell'ottobre del 1943, e che mai ha avuto leader nazionalisti,
anche nei momenti peggiori del conflitto in Bosnia-Erzegovina. Quando una
granata terroristica serbo-bosniaca uccise 71 giovani nel maggio del 1995, la
reazione non fu di odio 'etnico' ma di denuncia del fascismo e del militarismo:
nella lapide che ricorda il massacro, l'accusa è rivolta contro i 'fascisti
serbo-bosniaci' e non contro il popolo serbo nella sua totalità. Diverso il
caso di città come Mostar nell'Erzegovina, separata da un conflitto tra
cattolici e musulmani, e Banja Luka, ora capoluogo della Repubblica Serba di
Bosnia Erzegovina, feudo di nazionalisti.
(6) Questo non nega il lavoro straordinario svolto da
centinaia e centinaia di pacifisti, prima, durante e dopo la guerra, lavoro
umanitario e di sostegno alla società civile. Il fallimento del pacifismo è
'politico', nel mondo così com’è. In tutti gli altri campi esso ha avuto
ragione.
(7) Ad esempio Johnstone, Diana, “Srebrenica: usare la
guerra per fare più guerra”, Giano, n. 53, luglio 2006, articolo assai vago nei
riferimenti: “un'indagine dimostrerebbe”: un'indagine?, pubblicata e reperibile
dove?, condotta da chi?; “fondamentalisti islamici” presenti in Bosnia:
quanti?, impegnati su quali fronti?; negazionismo, nei fatti, dei campi di
concentramento; etc.. Insomma: l'incapacità solita di una lettura di carattere
antifascista e antinazionalista, e in fin dei conti la tesi che 'tutti' si sono
comportati malissimo in guerra e che i fascisti serbi hanno solo esagerato un
po' (a Srebrenica, a Sarajevo, a Goražde, etc.). Peraltro il 68% dei morti
della guerra in Bosnia-Erzegovina è di Musulmani (sono i dati più recenti
–giugno 2007-, forniti dal 'Centro Ricerche e Documentazione' di Sarajevo), su
98.000 vittime ‘dirette’ accertate (tra cui più di 13.000 dispersi). Le vittime
‘indirette’, per cattiva alimentazione, malattie, stress, etc., e i mutilati,
sono incommensurabili, ma pesano come macigni, nel conto finale. Per una
lettura che reputo corretta dei fatti v. Sarajevo, mon amour, Roma,
Infinito edizioni, 2007 (ed. originale Paris, Bucher Chastel, 2004 – l’edizione
italiana è accresciuta e aggiornata), lunga intervista al generale Jovan
Divjak, serbo-bosniaco, schieratosi da antifascista (famiglia partigiana, guardia
del corpo di Tito, etc.) per Sarajevo. Importanti tutti gli scritti dedicati ai
Balcani da Catherine Samary e da Antonio Moscato (su “Le Monde diplomatique” la
prima, su “Bandiera rossa”, “Liberazione” e “Guerre&pace” il secondo) e
quelli in ambito etno-antropologico di Annamaria Rivera (in particolare v. L’imbroglio
etnico, Bari, Dedalo, 1997 e
(8) Durante una manifestazione pacifista svoltasi a
Sarajevo nel marzo del
(9) Lo Stato indipendente di Bosnia-Erzegovina è
composto dalla Federazione croato-musulmana e dalla Repubblica serba, più il
distretto autonomo di Brćko. Tale struttura, incerta e instabile, è il
frutto degli accordi di Dayton, che misero fine alla guerra ma che consegnarono
il Paese a una pace fragile.
(10)
Il nuovo Alto
Rappresentante, lo slovacco Miroslav Lajcak, si muove con più capacità
nell'attuale situazione, anche grazie alla conoscenza della lingua locale.
Nous remercions très vivement
Gianluca Paciucci de nous avoir confié pour
publication ce texte très riche et qui nous impose en tout cas de ne pas
démissionner ni en ce qui concerne notre réflexion sur la guerre et les
fanatismes, ni bien sûr en ce qui concerne l’Europe en marche. Nous voudrions
ajouter en conclusion le titre d’un beau
film de et sur l’ex-Yougoslavie, fugitivement sorti en France en 1986 ou
1987, et qu’on ne trouve que très difficilement en DVD sur internet mais au format etatsunien : il
s’agit de Hey Babu Riba de
Jovan Acin. L’action se passe en 1953… Yougonostalgiques ne surtout pas s’abstenir.
Performance aux Pays-Bas, visible sur le net…
Toujours au chapitre inépuisable de la confrontation entre les trois
grands monothéismes, voici le lien vers une performance de Joseph Semah (Amsterdam), Read
full text. L’artiste y renvoie un peu, par un
spectaculaire effet de mise en scène, les protagonistes dos-à-dos. Mais cette
expression n’existe pas en néerlandais. Donc, voyez de vos yeux et entendez de
vos oreilles…
http://nl.youtube.com/watch?v=NY8Nt9RSbyY
Un poème et une œuvre peinte de Miguel Garcia
El duende del
amor…
En marchant…
Andalousie –
Des chemins qui rêvent,
Marcher vers le soleil –
Dans l’intérieur des terres ;
Des ombres dansent au tempo
D’un cantante andalou –
1967 essais nucléaires des U.S.A. –
des buissons de désert.
Des haras fatigués
Des animaux qui aiment.
Vers le mystique
L’énergie flamenca au pur originel.
Un orage violent ;
Des voix brisent le silence
L’astre solaire –
La quête de l’eau –
Fêtes chrétiennes et maures,
Des cactus sauvages qui marchent unis –
L’humilité,
La quête de l’amour
Plante grasse
faiseuse de vie
la vie te répond –
Mon chemin sans retour.
Miguel
El duende
del amor Miguel Garcia
Acrylique sur toile 102x153
Nominations
Paru à la fin de 2007, le petit livre d’Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom ?
(1), aurait dû faire grand bruit. A moins que le grand livre du même auteur ait
vocation à bruire, avant que sa démonstration éclate au grand jour comme au
petit jour.
Armé d’épingles ou d’aiguilles, acupuncteur, tailleur ou entomologiste
des discours politiques, Alain Badiou n’épargne
personne – ou alors ne serait-il plus philosophe mais courtisan, d’autres y ont
succombé.
Beaucoup l’ont pensé et dit, la différence entre les deux candidats à
la présidentielle française de 2007 n’était pas si nette. Badiou
leur trouve un bien plaisant commun
dénominateur, « la possibilité d’un néo pétainisme de masse » (2). Et
il précise bien que « le pétainisme présente les abominations subjectives
du fascisme (peur, délation, mépris des autres) sans son élan vital ».
Il analyse aussi le contexte
électoral du début de 2007 comme étant le conflit entre deux peurs, l’une
primitive, « centrée sur les boucs émissaires traditionnels » et l’autre dérivée, qui a peur de ce que la
première peut donner comme résultat. On aura reconnu droite et gauche, enfin ce
qui en reste lisible aujourd’hui.
Badiou nous confie aussi son point de vue personnel
sur Sarkozy : « Moi, si j’avais peur, je ne penserais pas du tout à
ce type de personnage pour la conjurer (…) ». Il est convaincu qu’il n’est
« pas très dangereux », puisqu’il « ne peut aller nulle part
sans une garde rapprochée épaisse comme un mur ». Les coups de feu tirés
tout récemment en l’air par les soldats égyptiens, pour éloigner les
journalistes comme on le ferait pour des moineaux ou des étourneaux, ne
démentent pas le propos de Badiou. Il rend même en
passant un hommage à De Gaulle, dont la vertu politique principale était de ne
jamais avoir peur…
Entre la désorientation due à la « décomposition morale et
subjective du parti socialiste » et l’ « incoercible nostalgie
pour les temps du repérage clair », les rats commencent à courir partout
et signalent les prémisses d’un tremblement de terre. Contre l’impuissance et
l’asthénie dépressive, le Docteur Badiou, s’appuyant
sur le Docteur Lacan, préconise de trouver et tenir, y compris coûte que coûte,
un point réel, de pensée et d’agir, permet « d’élever l’impuissance à
l’impossible ».
Suivent, toujours dans ce seul deuxième chapitre, d’autres
considérations sur les rats, dont Sarkozy aurait une profonde connaissance de
la subjectivité : « Il les attire avec virtuosité ». Plus
loin : « Le rat est celui qui a besoin de se précipiter dans la durée
qu’on lui offre, sans être du tout en état de construire une autre durée ».
Et aussi la nécessité d’en finir avec le spectre de Mai 68, pour
préserver l’hégémonie du « service des biens » (Lacan) comme
« maxime du monde ».
Avec une année qui commence, du côté des officines, dans la franchise
(3), il est utile aussi de rappeler avec Badiou le
cinquième point de son développement, le « point d’Hippocrate ». Tout malade qui demande à être soigné par un
médecin doit l’être sans aucune condition
d’âge, de nationalité, de « culture », de statut administratif ou de
ressources financières. Et le philosophe de décocher une flèche en
direction des « praticiens (…) qui se font les agents ou les complices
d’une gestion bureaucratisée pratiquant de plus en plus une ségrégation
insupportable ».
Nous garderons pour une autre chronique le huitième point, « il y
a un seul monde », celui unique des femmes et des hommes vivants, où
existe « l’infinité des différences ».
Aurons-nous convaincu celles et ceux qui nous lisent d’aller quérir
d’urgence ce traité de compréhension aiguë du monde d’aujourd’hui, dont le
champ s’étend bien au-delà des seuls chagrins et rancœurs hexagonaux ?
Jean-Yves Feberey
(Nice)
(1) Nouvelles éditions Lignes
(2) A voir ou à revoir : Le vieil homme et l’enfant (1966) de Claude Berri
(3) Depuis le 1er janvier 2008, les
assurés sociaux français doivent s’acquitter d’une franchise de 50 centimes
d’euro par boîte de médicament prescrite, avec un maximum de 50 euro dans
l’année.
2008 : Garder les yeux
ouverts
Editorial du FORMINDEP le 1er janvier 2008
Garder
les yeux ouverts. Tel est le vœu que le Formindep
formule pour cette année, pour les patients-citoyens, professionnels et
responsables de santé, en France et dans le monde.
Lorsque
des soignants parés de leurs titres, au lieu de soigner, sont enrôlés par les
firmes pharmaceutiques pour être les agents de la promotion de médicaments aux
bénéfices incertains, c’est en ayant les yeux ouverts que nous disons qu’il y a
un problème [1] [2]. Lorsque les yeux ouverts, nous voyons des
journalistes, a fortiori de media de service public, mettre sans discernement
ni esprit critique leur métier au service des firmes et de la promotion de
leurs produits, alors il y a un problème [3] [4]. Lorsque les firmes pharmaceutiques profitent
de l’absence de politique de santé publique pour lancer des campagnes
publicitaires sous le couvert d’actions de santé publique, nous pouvons dire
les yeux ouverts qu’il y a un problème [5]. Lorsque nous voyons des réseaux de
professionnels de santé créés pour les patients, comme l’ANCRED pour le diabète par exemple, se mettre au service d’une firme
pharmaceutique, pour promouvoir ses médicaments sous couvert de
formation médicale, alors il y a un problème. Lorsqu’une loi, censée aider
les citoyens et les patients à comprendre ce qu’il leur est dit sur les
médicaments avec lesquels on veut les soigner, n’est ni appliquée par les
médecins, ni défendue par les journalistes, alors il y a un problème. Lorsque
nous voyons l’organisme d’assurance maladie solidaire se révéler incapable,
sous la pression des politiques eux-mêmes soumis aux lobbies marchands, de
prendre des mesures efficaces d’économie dans l’intérêt général, et travailler
ainsi à sa propre disparition, alors il y a un problème [6] [7] [8]. Lorsqu’à travers les “franchises” sur le
remboursement des soins, le pouvoir politique décide de faire payer ceux qui
n’y peuvent rien, c’est-à-dire les malades, pour permettre aux intérêts
industriels et corporatistes de continuer à se “payer sur la bête”, alors les
yeux ouverts nous savons qu’il y a là un vrai problème [9] [10]. Lorsqu’enfin les pouvoirs publics français
et européens s’apprêtent, contre toute réalité scientifique et économique, à
autoriser les firmes pharmaceutiques à promouvoir directement leurs produits
auprès des malades et des citoyens, alors nous voyons qu’il y a un
problème [11] [12].
Bien
sûr, direz-vous, dans ce monde globalisé c’est la même chose dans les autres
secteurs de la société. Aucun n’échappe maintenant au mélange des genres, à la
pseudo-transparence, à la culpabilisation des faibles, à la dérégulation des
rapports sociaux, à la collusion des intérêts privés et publics, à l’absence de
scrupule et au cynisme, au refus de la réflexion éthique dans l’intérêt
général, etc. Alors pourquoi le secteur de la santé serait-il épargné plus que
les autres ? Pourquoi ? Parce que, dans un univers où tout devient à
vendre, la santé doit rester, avec l’éducation, un des domaines de l’activité
humaine où la finalité n’est pas le développement matériel et financier, mais
celui de la dignité et du respect de tout homme. Se battre pour préserver ces
îlots de gratuité contribue à défendre l’idée d’une humanité présente sur terre
d’abord pour être et pour grandir, avant d’avoir et de produire. Les soignants
et responsables de santé qui décident, consciemment ou non, de rejeter cette mission altruiste en
se soumettant à des intérêts corporatistes et marchands, ne mettent pas
seulement en jeu la qualité des soins et la santé des citoyens que nous sommes
tous. Ils fragilisent les bases mêmes de ce qui fonde l’humanité.
Rejoindre
le Formindep c’est, à sa modeste mesure et
avec d’autres, garder les yeux ouverts avec lucidité et colère sur ce constat.
Et s’unir et agir pour le refuser.
Bonne année 2008, clairvoyante et tonique !
[1] Voir l’éditorial du Formindep consacré à l’émission “le
téléphone sonne” du 21 novembre 2007 de France Inter vantant le Champix°.
[2] Voir la prestation
du Professeur Bertrand DAUTZENBERG dans le journal télévisé de
France 2 du 18 décembre 2007, dont les liens avec la
firme Pfizer vendant le Champix° ont été
révélés par l’hebdomadaire Marianne
(Jaillette JC - La santé malade du lobby
pharmaceutique - Marianne - n° 542 - 8 septembre 2007 - page 61).
[3]
Voir les notes 1 et 2 précédentes.
[4] Voir l’extrait du journal télévisé de
13 h de France 2 du 27 décembre 2007, publicité directe et non déguisée pour le Champix°
donnant une information fausse, le Champix°
n’ayant pas été comparé aux substituts nicotiniques : "Varénicline, plus chère et pas mieux que la nicotine"
- Rev Prescrire 2007 ; 27
(283) : page 345.
[5] Voir l’éditorial du Formindep consacré à l’émission “le
téléphone sonne” du 21 novembre 2007 de France Inter vantant le Champix°, particulièrement le premier extrait proposé.
[6]
Voir le site du PUPPEM et l’expérience
des délégués à l’assurance maladie de l’Aude.
[7]
Voir le blog de Claude Frémont,
ancien directeur de
[8]
Lire sur le site de la revue Pratiques,
l’article sur le
projet de loi sur le financement de la sécurité sociale 2008.
[9]
Voir le collectif national
contre les franchises.
[10]
Lire l’enquête du magazine Que Choisir : "Sécurité
sociale : comment les labos et les médecins creusent le trou…"
parue le 25 septembre 2007.
[11]
Voir la revue Prescrire : Mainmise des
firmes pharmaceutiques sur l’information-santé en Europe.
[12]
Voir la revue Prescrire : Programmes
d’"aide à l’observance" : non aux confusions.
http://www.formindep.org/spip.php?article152
Carnoules (Var), janvier 2008
Lien pour rire : où se trouve Budapest ?
Un jeu télévisé très classique sur fond d’ignorance de la géographie,
nous n’en dirons pas plus, l’ensemble n’étant pas forcément politiquement
correct…
http://www.koreus.com/video/blonde-europe-pays.html
Cousinages gastronomiques :
Töki pompos &Flammeküeche...
A l’approche de Noël, beaucoup de villes européennes se couvrent de
marchés où le kitsch le plus violent côtoie l’artisanat le plus traditionnel,
mais où les choses qui se boivent ou se mangent ont toujours une place
extrêmement privilégiée. En Europe centrale comme ailleurs, le vin chaud fait
partie des incontournables, mais à Budapest, il s’éponge volontiers à l’aide
d’une spécialité donnée parfois pour transylvaine, l’Erdelyi kenyerlangos, beaucoup moins (voire pas
du tout) connue sous le nom de töki pompos, qui lui
vient d’un mot d’ivrogne au festival de Sziget (voir
le lien en hongrois ci-dessous).
Il s’agit d’une pâte à pain, épaisse, recouverte de crème fraîche elle
aussi épaisse (le fameux tejföl),
d’oignons, de lard et de fromage. Le tout est passé au four à bois, à la
flamme, d’où le nom originel de langos (qui s’applique aussi à des beignets faits d’une pâte
à base de pommes de terre plongée dans l’huile brûlante).
Quoiqu’il en soit, cette préparation généreuse en calories n’est pas
sans rappeler la célèbre « tarte flambée » alsacienne, qu’on devrait
d’ailleurs dire « flammée » pour être précis. Simplement, la pâte à
pain est-elle généralement plus fine dans la préparation alsacienne.
Ce concept culinaire commun nous a semblé digne d’âtre rapporté ici,
comme nouvelle et savoureuse illustration du proverbe italien tutto il mondo è paese.
Zsizsik
Janos
http://kalandozasok.blog.hu/2007/11/25/szigetrajongok_kedvence_a_toki_pompos
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tarte_flamb%C3%A9e
Dessein pour demain !
Dessin de Francine Carpentier
Ses mains comme tétanisées devant sa bouche semblaient agrippées à un
trapèze suspendu au-dessus du vide. Cet instant dura quelques secondes.
Était-il fou ? Était-il malade ? Non car il continuait à parler
calmement de sa voix harmonieuse. L’avait-il fait exprès ? Mais
pourquoi ? Le doute m’envahissait. Ce geste était en complète contradiction
avec sa façon de parler. J’étais déconcertée. Ses mains auraient arraché un
bébé de sa relation fusionnelle à sa mère. Cela aurait été une interprétation
possible. Sur le moment je ne pus parler de ce geste et quand je pus, il dit ne
pas s’en souvenir. Dès lors ce geste m’obséda et je n’avais de cesse de le
comprendre. Curieusement ce geste m’avait attachée. J’ai désiré celui qui
l’avait fait. Je l’ai aimé à partir de ce moment… à moins que déjà sa voix
mélodieuse, ses cheveux soyeux, ses yeux attentifs, sa taille bien proportionnée
n’aient œuvré en douce ! Cela serait comme si tout devait aboutir à ce
geste et en repartir… De ce geste est né quelque chose d’étrange, un coup de
foudre. J’ai été séduite par ce geste fou, mais je devais y être préparée déjà.
C’était incompréhensible. J’ai suivi sa trace partout où je pouvais pour en
connaître un peu plus sur lui. Mais qui lui ? Le geste ou l’auteur du
geste ? Il restait insaisissable. J’ai fait des voyages, des recherches
sur Internet pour avoir une explication, mais à chaque fois ce que je cherchais
se dérobait un peu plus. Mais qu’est-ce que je cherchais ? Je voulais, je
crois, rencontrer cet homme totalement, sans limite et percer son mystère. Je
ne pouvais lui parler qu’en tête-à-tête. Là, j’avais l’impression qu’il était
très proche. En dehors de ces moments-là, il était plus étranger que tous les
autres étrangers.
Je voulais me détacher avec lui d’une relation qui me faisait souffrir.
Cette relation me posait un problème d’attachement et de soumission à un autre
que j’ai voulu séduire car je l’aimais. Un jour, je lui ai montré mes seins en
lui récitant un poème que j’avais composé à son intention. Un baiser innocent
entre nous s’en est suivi et la relation est devenue plus intime. Mais je l’ai
trahi en révélant à mon mari ce qui s’était passé. Son rôle désormais ne serait
plus double ni trouble… Il prit la décision irrévocable de mettre fin à cette
idylle. C’était le premier homme que j’avais aimé de façon si intense et à qui
j’avais pu le dire. J’ai eu un grand chagrin d’amour. Il m’a fallu quatre ans
pour aller voir ailleurs.
C’est alors que j’ai été entre ces mains qui m’ont déconcertée. C’est
comme si je voyais en miroir ce qui s’était passé. C’était la réflexion, au
sens propre et au sens figuré, de cet instant de folie. Les rôles étaient
inversés comme le « m » de mains et le « s » de seins,
comme le « s » de ses et le « m » de mes. J’ai vu mes seins
comme ses mains. Ses mains étaient la parabole de mes seins. Mais il n’y avait
toujours pas d’explication. Il s’est exprimé avec ses mains et moi avec mes
seins.
Mes deux seins, ses deux mains…
Médecin cède main…
Sans donner un patin
Sans poser de lapin
Mais j’en ai assez de ces jeux de mots. Il y a transfert, mais je ne
vois pas la différence avec un véritable amour. Je suis dans la désespérance.
Je veux rompre ce qui m’enchêne,
mais je plie tristement. Je suis dans la dépendance. Et alors ? Je me sens
terriblement seule et le goût de vivre
m’a abandonnée. Je fais semblant pour le moment. Je n’ai aucun dessein pour
demain… Enaïra
Colloque
Magyar Pszichiátriai Társaság
Sopron, 2008. január 23-26.
http://mpt2008.blaguss-congress.hu/
Az elmúlt évben
soha nem gondolt kedvezőtlen folyamatok indultak el vagy teljesedtek ki a pszichiátria területén. Az Országos Intézet
azonnali megszüntetése, az osztályok, szakmai
közösségek szétdarabolása, felbomlása olyan folyamat volt, amelyet egy évvel ezelőtt
még nem is sejtettünk. Felgyorsult a fiatal kollégák elszivárgása külföldre, számos helyen az
országban az osztályokat ellátó teamek létszáma kritikusra vagy az alá csökkent,
a szakrendelések még zsúfoltabbak, a megszorítások a receptírás területén sokakat elbizonytalanítanak közülünk, mindenütt csak a költségek számítanak illetve azok leszorítása, a szakmaiság elhanyagolható tényezővé vált. Az utánpótlás láthatóan
kevés, a szakmai fórumok szavát a döntéshozók alig hallják meg, a kikényszerített átalakulások jövője, perspektívája nem látszik. Hihetetlen kihívás ilyen körülmények
között minőségi munkát végezni, a betegeket megfelelő szinten kezelni, egymást erősíteni és a pszichiáteri identitásunkat megőrizni. A
Magyar Pszichiátriai Társaság
Vezetősége ebben a helyzetben a XIV. Vándorgyűlés
témájának kissé paradoxul A Bomlás Virágai címet választotta.
De ha nem a körülöttünk lévő
rombolást látjuk csak, hanem egy
kicsit előre tekintünk, észrevehetjük és sorolhatjuk azokat a kis kezdeményezéseket,
virágokat, amelyekből
a pszichiátria épülhet, újra kezdhet, alakulhat
és túlélhet. Az emberi pszichikummal
foglalkozó gyönyörű szakmánk hihetetlen fejlődésben van a megismerés,
kutatás területén, a betegeink száma nem csökken, hanem átalakuló világunkban csak növekszik, a minőségi gyógyítás iránti elkötelezettség bennünk eddig sem
az annyira kedvező körülmények hatására alakult ki. Sopronba megyünk
ismét a XIV. Vándorgyűlésünkkel,
bajainkkal, reményeinkkel. Szeretettel hívunk minden kollégát az együvé tartozás,
szakmánk színvonalának emelése érdekében. A jövőnket magunk is formáljuk, miközben
egymást támogatjuk.
Harmatta János
a Szervező Bizottság elnöke
Feuille volante - Le malentendu
Nous avons reçu cet énigmatique
récit aéronautique d’un de nos fidèles lecteurs. Mais sans doute faut-il le
lire entre les lignes : et s’il s’agissait du rêve d’un assureur enfin
parvenu à prendre… des risques ?
Antoine B.est un ancien juriste de
La carrière de pilote d’Antoine B. est émaillée de minuscules
anecdotes. Voici la première.
Ce jour-là Antoine B. effectue l’exercice nommé « tour de
piste ». Il a décollé peu de temps auparavant de la piste 17 (ce nombre a
son importance, nous en reparlerons dans un chapitre ultérieur) de l’aérodrome
de Cannes. Le vent est calme, la visibilité est supérieure à
A
Cher et patient lecteur, récapitulons (Antoine B. pendant ce temps est
très occupé) : l’avion a volé 60
secondes à
Maintenant cher et patient lecteur rappelons-nous que l’atterrissage
consiste à amener l’avion en contact avec le sol.
Mais, toujours cher et plus que jamais patient lecteur une question se
pose : Antoine B. est-il seul dans l’avion ? Non, il ne l’est pas.
Pourquoi l’auteur de ces lignes ne vous l’a-t-il pas dit dès le
début ? Il pourrait vous dire : c’est le privilège d’un auteur
d’écrire ce qu’il veut. Il ne vous dira pas cela car cher et patient lecteur,
si vous avez tenu bon jusqu’ici, vous méritez une autre réponse : sur le
siège de droite a pris place un officier-instructeur qui, depuis le début se
tait, ne touche à rien et, le visage fermé (c’est l’impression d’Antoine B.)
écrit sans arrêt sur un petit carnet fixé sur sa cuisse droite.
Nous avons laissé Antoine B. à
20 secondes de l’impact.
A 15 secondes de l’impact un évènement soudain se produit dans le cockpit : l’Instructeur
appuie sur la commande de mise en relation radio avec le contrôle aérien et de sa voix
calme, sèche et froide, prononce, à l’intention du contrôleur aérien,
ces mots « allumes-moi le papi » Certes Antoine B. a largement l’âge
d’être grand père. Mais …
Alors, entre la 15ème et la 13ème seconde avant
l’impact, dans le cerveau d’Antoine B. se bousculent diverses réflexions qui
n’ont rien à voir avec le pilotage mais tout à voir avec ce qu’il faut bien nommer l’amour propre.
Peut-être cher et patient lecteur avez-vous résisté jusque là,
peut-être par ce que vous êtes patient, peut-être parce que, ayant employé
votre énergie à cette lecture, de guerre lasse vous vous dites « allons
jusqu’au bout » ; peut-être
aussi par ce que vous pensez, cher lecteur « mais où ce fou veut-il nous
conduire ? »
Nous arrivons au bout de cette histoire. Nous avons laissé Antoine
B. dans le siège de gauche, son instructeur dans le siège de droite, à 13
secondes de l’impact.
Vous le voyez, cher lecteur, le temps dans le cockpit n’est pas
semblable au temps de la lecture.
Je sais, vous allez me quitter. Alors je vous dévoile la fin. Est-elle
heureuse ? Oui, elle l’est.
Enfin, je ne sais pas. Peut-être.
A 13 secondes de l’impact une batterie de projecteurs rouges et blancs s’allument en début de
piste. C’est le système lumineux d’indicateur de pente. On l’appelle aussi
« indicateur de plan d’approche de
précision ». Les Anglais le nomment ‘Precision Approach Path Indicator »
et les pilotes disent simplement : le
PAPI.
A deux secondes de l’impact, Antoine B. redresse son avion. L’impact
est doux. C’est, presque, un « kiss
landing ».
« Tu as été absent deux secondes ; où étais-tu ? »
A cette question de son Instructeur Antoine B. a répondu, plus tard, sur le
parking, une fois l’avion immobilisé et l’hélice arrêtée…
Papillon
Sommaire
Budapest, décembre 2007
Page 1 Editorial
Page 2 Programme Budapest, 8
& 9 mai 2008
Pages 3-9 Le scandale Sarajevo
(v.fr.)
Pages 9-16 Il scandalo Sarajevo (v.it.)
Page 16 Performance aux
Pays-Bas
Page 17 Poème et toile de
Miguel Garcia
Pages 17-18 Nominations
Pages 18-20 Formindep
Page 20 Lien pour rire – Cousinages gastronomiques
Page 21 Dessein pour
demain !
Page 22 Colloque de
Pages 23-24 Feuille volante – Le malentendu
Page 24 Sommaire
« Il Volantino Europeo »
Bulletin internautique
trimestriel de l’Association Piotr-Tchaadaev, 9, rue du Parc-de-Clagny,
78000 Versailles. Président d’honneur : Alexandre Nepomiachty
N° FMC Piotr-Tchaadaev
11 78 0511778
Toute correspondance ou article est à adresser à Jean-Yves Feberey
Secrétaire de Rédaction provisoire
(depuis 2003)
9, rue Bonaparte
F 06300 Nice,
ou à
ou encore à
PROCHAINE PARUTION LE 15 AVRIL2008
Manuscrits à remettre SVP pour le 31 mars 2008